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Commentaires
Mourchoul a dit
le 10/12/15 à 13h40
Ce sont des yeux de quelle bestiole ?
Les enfants semblent très heureux
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Pseudo :
Carnet de route
Synthèse
- Visite de Can Tho (marché flottant, tour local à vélo et en bateau)
- Nuit en guesthouse (Nguyen Shack - Mekong Can Tho) à Can Tho


Résumé détaillé
Déjà le réveil de Benjamin nous déchire joyeusement les tympans et nous sortons de notre torpeur au ralenti nous demandant encore où nous sommes. Il faut dire qu’il est 5h du matin, que nous sommes enfermés dans une moustiquaire sur un lit qui est pratiquement dehors. Heureusement, les grands amis de Benjamin, symbole de notre fière nation, les nombreux coqs des environs, se répondent et s’égosillent à qui mieux-mieux. Benjamin les remercie d’un sonore et sympathique « Vos gueules ! » et se cache la tête sous l’oreiller. Le départ de notre embarcation étant à 5h30, nous n’avons pas le temps de prendre un petit jus : il nous faut embarquer avec Lily qui nous servira de guide pour la visite de ce matin. Pour finir de mettre Benjamin de bonne humeur, on lui demande rapidement de changer de place pour équilibrer l’embarcation. Néanmoins les premières couleurs de l’aube finissent par nous réconcilier avec la matinée et nous découvrons après une trentaine minute de navigation un grand nombre de jonques en stationnement en plein milieu du Mékong : nous venons d’arriver au marché flottant de Cai Rang. Se faufiler entre tous ces bateaux est très surprenant et nécessite une grande dextérité de notre pilote, qui nous a quand même fait enfiler des gilets de sauvetage… Lily nous explique comment repérer ce que vend tel ou tel bateau : des « mats de cocagne » hérissent chacun des bateaux laissant pendre ce que celui-ci propose. On voit ainsi suspendu de nombreux fruits : bananes, watermelons, mais aussi des patates douces et plein d’autres choses. Lily nous explique aussi que certains bateaux mettant plusieurs jours pour arriver sur zone, certains camouflent de véritables et confortables habitations. Après avoir senti l’atmosphère de marché flottant, notre pilote accoste et Lily nous emmène à terre dans le marché local, où certains des produits proposés arrivent directement des bateaux stationnés juste en face. Elle nous fait ainsi découvrir et déguster certains fruits qu’on ne trouve qu’au Vietnam, mais aussi des pâtisseries et des dumplings au porc (ce qui à 7h du matin peut sembler un peu rude). Benjamin qui pouvait devenir le saint patron des grenouilles ignore totalement un énorme batracien qui essayait de se faire la malle en glissant discrètement d’un présentoir où il était proposé à la vente. Tant pis, il ne restera que le saint patron des agences de tourisme.

La visite se terminant, nous réembarquons et rentrons tranquillement à notre hôtel, en sympathisant avec Lily et le pilote qui nous apprend là aussi quelques rudiments de vietnamien tout en dégustant les fruits restants. Une fois arrivés, nous absorbons un léger petit déjeuner et ré-enfourchons des vélos : Lily nous emmène faire un tour du village voisin. Les pistes cyclables sont géniales, longent les petits bras du Mékong qu’enjambent quelques ponts bétonnés, elles sont aussi abritées par de nombre palmiers, il faut dire qu’elles sont également utilisées par les mobylettes locales et desservent de nombreuses habitations. Nous enchainons ainsi une visite chez le maréchal ferrant qui fait de nombreux type de lames, le producteur d’alcool de riz qui élève également des cochons dont certains sont énormes, une école où les enfants nous saluent d’un « Hello ». Nous allons ensuite à la pagode où Lily nous présente les différentes divinités, nous explique aussi le rôle social des moines et moniales qui sont dans cette pagode. Ainsi, certains bébés qui ont à peine 2 jours, sont anonymement déposés par leurs mamans qui veulent éviter la honte d’une naissance hors mariage. Lily nous explique ainsi le poids des coutumes encore profondément ancrées dans le Vietnam profond. Une collation de fruits et de boissons fraîches nous est alors servie dans la pagode. Nous finissons le tour à vélo en passant par l’usine de riz et le docteur local qui regroupe une impressionnante collection d’herbes médicinales et nous rentrons alors à l’hôtel pour nous reposer, il commence à faire très chaud.

Pendant, cette petite sieste improvisée, Benjamin se demande si il n’irait pas distribuer les kilos de stylos et crayons de couleurs que nous trimbalons depuis le début des vacances… En effet, après une discussion avec d’autres habitants de l’hôtel qui avaient ramené des vêtements d’enfants pour la pagode, Benjamin sent que c’est le bon endroit et il a succombé aux sourires des enfants et de leur Hello. Du coup, nous reprenons nos vélos et filons vers la pagode. Le coucher de soleil nous y accompagne et nous retrouvons une pagode très apaisée. Nous rentrons à pas de loup dans celle-ci, et nous nous rendons silencieusement dans les pièces du fond pour trouver signe de vie… Et c’est là qu’apparaissent les premiers visages d’enfants qui semblent tout heureux de voir 2 étrangers monopoliser l’attention des grandes personnes qui les accompagnent. Pendant que Benjamin offre généreusement son kilo de fourniture, les chenapans déjouant la surveillance des moniales s’égayent joyeusement dans le temple. Nous pensions filer aussi sec, pour éviter des remerciements à rallonge, mais les moniales installent 2 tabourets dans la pagode et commencent à apporter une première assiette de pomelos fraichement coupés et de fruits du dragon, rapidement suivi d’une deuxième avec de la pastèque. Nous nous sentons un peu gênés (moi peut être plus que Benjamin, j’en sais rien…) car les marmots qui semblaient bien calmes avant notre arrivée sont maintenant en train de s’animer et de faire, je reste diplomatique, des bêtises ! Bref, je propose à Benjamin de regrouper et ramener les assiettes sales à l’arrière de la pagode pendant que lui prépare les vélos afin de nous échapper, mais avant que nous ayons pu nous mettre en route, les moniales arrivent encore avec de nombreux fruits en sachet. Bref, nous enchainons les « Come ong » (ce que nous pensons être « merci » en vietnamien) et pédalons dare-dare afin de ne pas passer la soirée à manger des fruits entourés d’enfants plus ou moins calmes.

Nous rentrons alors en vélo à notre hôtel à la lueur de la lune et de nos frontales en prenant des chemins d’école buissonnière et nous attablons finalement pour diner sereinement dans l’air vespéral et frais du Mékong qui s’endort.

Pierre
Photos